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Les discours des Premiers ministres du Burkina Faso et du Niger ont marqué la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies par leur ton particulièrement virulent. Jean-Emmanuel Ouédraogo, chef du gouvernement burkinabè, et Lamine Zeine Ali Mahaman, son homologue nigérien, ont tour à tour dénoncé l’ONU et la France, accusés respectivement d’« échec collectif » et de « crimes coloniaux ».
Le Premier ministre burkinabè Jean-Emmanuel Ouédraogo n’a pas mâché ses mots. À la tribune, il a qualifié l’action des Nations unies de « naufrage collectif » et a pointé du doigt le Conseil de sécurité, accusé d’être « un grand fauteur de trouble ».
La colère du premier ministre du Burkina Faso s’explique notamment par un rapport onusien publié cette année, accusant à la fois les groupes jihadistes et l’armée burkinabè d’exactions contre des enfants. « Nous nous étonnons des postures condescendantes de certaines agences onusiennes », a-t-il lancé, qualifiant le document de « manipulation sémantique ». Ce rapport a déclenché une crise diplomatique avec Ouagadougou, qui a depuis expulsé la coordinatrice résidente des Nations unies, déclarée persona non grata.
Le Niger s’attaque au passé colonial français
À la suite de ce discours, le Premier ministre nigérien Lamine Zeine Ali Mahaman a choisi une autre cible : la France. Dans une allocution au ton accusateur, il a exigé que Paris reconnaisse les « crimes » commis durant la colonisation.
« Je parle des villes et villages pillés et incendiés. Je parle des carnages de Junju et de Lougou. Je parle des femmes violées et des fillettes pendues », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il parlait au nom des victimes et des générations meurtries.

Le Niger a annoncé la création d’une commission d’experts chargée de revisiter cette période sombre et de « rétablir les faits », une démarche inscrite dans une volonté de réappropriation de l’histoire nationale.
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