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Le Mali traverse une nouvelle secousse politique après le limogeage de Choguel Maïga de ses fonctions de Premier ministre, acté par un décret présidentiel le mercredi 20 novembre 2024. Cette décision, prise par le président de la transition Assimi Goita, marque une étape clé dans les tensions internes entre la présidence et son désormais ancien chef du gouvernement.
Nommé en 2021 après le coup d’État ayant porté la junte au pouvoir, Choguel Maïga s’était distingué par ses prises de position critiques envers les militaires qui dominent la Transition. Il avait dénoncé à plusieurs reprises le manque de latitude pour exercer pleinement ses fonctions, accusant les autorités militaires de monopoliser le pouvoir.
Le limogeage de Maïga intervient alors que le pays est en proie à des défis multiples : une insécurité croissante, des incertitudes électorales, et une scène politique fragmentée.
Une réaction teintée de défiance
Peu après l’annonce de son départ, Choguel Maïga a réagi via un message sur X (anciennement Twitter) :
« Ah, je viens d’apprendre que le Premier ministre est démis de ses fonctions ! Enfin, le Nil est arrivé à Caire ! Nous resterons toujours au service du Mali éternel. Tout le reste est passager. Merci au Président de la Transition ! »
Dans cette déclaration ambiguë, il exprime à la fois ironie et résilience, tout en réaffirmant son engagement envers le Mali. Cependant, il n’a pas manqué d’épingler la gestion de la Transition, dénonçant un manque de transparence sur des questions majeures telles que l’organisation des élections ou la création de nouveaux partis politiques qu’il qualifie de « clandestine ».
Critiques et tensions politiques
Choguel Maïga a également fustigé les alliances jugées douteuses entre certaines figures de l’opposition et les autorités de la Transition, qu’il considère comme un compromis avec des éléments « terroristes ». Par ailleurs, il a rappelé son rôle dans le maintien de l’équilibre au sein du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), malgré les divisions croissantes.
Ces critiques illustrent l’échec apparent de Choguel Maïga à concilier les différents courants politiques, tant au sein du M5-RFP qu’au sein du gouvernement de transition.
Quel avenir pour la Transition malienne ?
Le limogeage de Choguel Maïga reflète les fragilités de la Transition malienne. Alors que le pays s’apprête à organiser des élections dans un contexte de crise sécuritaire, cette rupture pourrait exacerber les tensions au sein de la classe politique.
Certains observateurs craignent une polarisation accrue, qui pourrait compliquer la gestion de la Transition. D’autres, en revanche, estiment que ce départ pourrait offrir à Assimi Goita et à son équipe une opportunité de recentrer leur stratégie pour aboutir à des élections apaisées.
Dans tous les cas, ce nouvel épisode révèle l’instabilité persistante du paysage politique malien, où la quête d’un consensus semble toujours échapper aux différents acteurs.