
Newsletter Subscribe
Enter your email address below and subscribe to our newsletter
Sans Zelensky ni Européens, la rencontre se tiendra à Anchorage, offrant au président russe un refuge légal et à son homologue américain.
La première rencontre de Donald Trump avec Vladimir Poutine depuis son retour à la Maison-Blanche aura lieu en Alaska. Les pourparlers entre les deux dirigeants porteront sur la guerre en Ukraine – excluant le président ukrainien Volodymyr Zelensky – et se tiendront vendredi 15 août. Leur rencontre devait initialement se tenir aux Émirats arabes unis, mais elle aura finalement lieu sur le sol américain. Une décision hautement stratégique.
Car même si Iouri Ouchakov, conseiller en politique étrangère de Poutine, a jugé que le choix de l’Alaska était un lieu « tout à fait logique », il reste difficilement accessible pour les deux parties. Poutine fera neuf heures d’avion tandis que Trump en fera huit pour rejoindre Anchorage, la plus grande ville d’Alaska.
Situé au nord-ouest du Canada, cet État est le plus vaste des États-Unis avec plus de 1,5 million de kilomètres carrés. Avant d’appartenir aux Américains, l’Alaska était d’ailleurs la propriété des tsars russes jusqu’en 1867. Les deux nations y ont une frontière commune entre les îles Diomèdes dans le détroit de Bering.
Ce point de rencontre arrange surtout les affaires de Vladimir Poutine, toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt par la Cour pénale internationale. Il est accusé de crimes de guerre pour la déportation forcée d’enfants d’Ukraine vers la Russie en mars 2023. Ce mandat oblige chaque pays qui reconnaît la CPI à arrêter le dirigeant russe s’il venait à mettre les pieds sur son sol. Or, les États-Unis ne reconnaissent pas la CPI. Autre point majeur en faveur de la sécurité du chef du Kremlin : le vol ne traverse pas de pays hostiles.
Pour Trump, la rencontre en Alaska est avantageuse car elle sera l’occasion de discussions économiques. « L’Alaska et l’Arctique sont des zones où les intérêts économiques de nos deux pays se recoupent », a affirmé Iouri Ouchakov. En effet, Donald Trump louche sur le Groenland, voisin de la région. De son côté, Poutine cherche à développer la route maritime du Nord.
Enfin, les deux hommes éloignent ainsi géographiquement l’Ukraine, qui n’a pas été invitée à la table des débats, et ses alliés européens. Une mise à distance qui inquiète l’Union européenne, craignant un accord aux dépens de Kiev. Donald Trump a notamment indiqué qu’il serait question « d’échanges de territoires ». L’idée a été balayée d’un revers de la main par le dirigeant ukrainien, qui a lancé un avertissement : « Cette guerre qui fait rage sur notre territoire, contre notre peuple, ne peut prendre fin sans nous, sans l’Ukraine. »