Newsletter Subscribe
Enter your email address below and subscribe to our newsletter

Le 24 septembre 1958, une page majeure de l’histoire africaine s’est écrite à Conakry. Ce jour-là, le peuple guinéen, sous l’impulsion de son leader charismatique Ahmed Sékou Touré, osa dire « NON » au référendum proposé par le général Charles de Gaulle. Ce rejet de la Communauté française n’était pas seulement un choix politique : il était l’affirmation d’une volonté inébranlable de souveraineté et de dignité.
À l’époque, la France cherchait à maintenir son influence sur ses colonies à travers la création d’une « Communauté française », censée donner une autonomie limitée aux pays africains sans leur garantir une réelle indépendance.
Deux choix s’offraient alors aux peuples colonisés :
Voter « OUI » et rester dans l’orbite française.
Voter « NON » et assumer immédiatement une indépendance totale, avec toutes ses incertitudes.
Alors que la plupart des colonies craignaient l’isolement et choisirent le compromis, la Guinée fit le pari audacieux de la liberté.
Ahmed Sékou Touré : la voix de la dignité
Leader du Parti démocratique de Guinée (PDG), Ahmed Sékou Touré incarna cette volonté de rupture avec le colonialisme. Sa phrase célèbre, restée dans les mémoires, résume l’esprit du 24 septembre :
« Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage. »
Le « NON » de la Guinée fut ainsi le cri d’un peuple décidé à maîtriser son destin, quitte à affronter les représailles de l’ancienne puissance coloniale.
Les conséquences immédiates
La réaction de la France fut brutale : retrait précipité de l’administration, coupure des aides, destruction de certaines infrastructures. Mais loin de plier, la Guinée s’organisa et chercha de nouveaux partenaires, notamment auprès du bloc socialiste et des pays non-alignés.
Lire aussi : Guinée : Claude Pivi dans les mains des autorités
Ce choix renforça le prestige de Conakry sur la scène internationale et fit de la Guinée une source d’inspiration pour les autres nations africaines encore colonisées.
Un héritage panafricain
Le 24 septembre 1958 ne fut pas seulement une victoire guinéenne. Cet acte de courage eut un effet domino : il contribua à accélérer le processus d’émancipation dans toute l’Afrique francophone.
De Bamako à Dakar, de Niamey à Brazzaville, les peuples comprirent qu’il était possible de dire non au joug colonial et de construire leur propre avenir.
Un symbole toujours vivant
Soixante-sept ans plus tard, cette date reste gravée dans la mémoire collective africaine comme le symbole de la dignité, du courage et de la souveraineté. La Guinée, en disant « NON », n’a pas seulement pris son indépendance : elle a donné un souffle d’espérance à tout un continent.