Cameroun : Washington et Paris, arbitres cachés de la présidentielle 2025 ?

Quatre jours après le scrutin présidentiel du 12 octobre, le Cameroun reste suspendu à l’annonce des résultats officiels. Mais pour le géopoliticien et essayiste Jean-Paul Pougala, la véritable décision ne se prendrait pas à Yaoundé… ni même à la Cour Constitutionnelle. Selon lui, « c’est Washington et Paris qui détermineront le nom du prochain président du Cameroun ».

Lors d’une conférence publique donnée le 14 septembre à l’Hôtel Sawa de Bonanjo, Jean-Paul Pougala avait déjà annoncé la couleur : « Les Camerounais voteront, mais ce ne sont pas leurs voix qui désigneront le prochain chef d’État. La décision viendra de Washington, transmise à Paris, puis imposée à Yaoundé. »

Un mois plus tard, il maintient sa position. Dans sa Leçon d’éducation politique et d’intelligence stratégique n°2270, publiée sur son site pougala.net, l’intellectuel accuse ouvertement les puissances occidentales d’orchestrer les dynamiques politiques en Afrique francophone. « Tout le monde attend ce que Washington dira à Emmanuel Macron des élections au Cameroun », écrit-il, dénonçant « un cirque politique » où les acteurs locaux ignoreraient les véritables centres de pouvoir.

Les faits mis en avant

Pour étayer son propos, Pougala rappelle un épisode survenu en mai 2025 : la rencontre entre le général Thierry Marchand, ambassadeur de France au Cameroun, et le ministre de l’Administration territoriale. Au menu des discussions : l’assistance française à l’organisation du scrutin, notamment pour permettre aux Camerounais de la diaspora de voter dans de « bonnes conditions ».

Une aide jugée suspecte par l’essayiste :

« Si la France finance les élections présidentielles au Cameroun, qu’est-ce qu’elle gagne en retour ? », s’interroge-t-il.
« Comment justifier la prise en charge du vote de citoyens vivant à l’étranger, qui ne paient pas d’impôts au Cameroun ? »

Pour lui, ces interventions traduisent un contrôle indirect des processus électoraux africains, au service des intérêts économiques et géostratégiques de l’Occident.