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Au cœur du système éducatif togolais, un malaise profond s’installe, discret mais dévastateur. Derrière les chiffres officiels et les réformes annoncées, se dessine une réalité alarmante : celle d’une jeunesse livrée à elle-même, en perte de repères, conséquence directe d’une démission éducative des familles. C’est ce constat amer que le Professeur Kossi Mawuli FOGAN, enseignant de philosophie et observateur attentif de la société togolaise, vient de porter sur la place publique dans une intervention qui fait grand bruit.
Selon le Pr FOGAN, la société togolaise est en train de perdre une génération. « Nous assistons à une dérive morale inquiétante », alerte-t-il.
Dans les écoles, les enseignants sont confrontés à des scènes autrefois inimaginables : violences, indiscipline, insolence, sexualisation précoce… autant de signes d’un effritement de l’autorité parentale. Pour le philosophe, l’école n’est que le reflet d’un désordre plus profond : « Quand la famille abdique, la société se désagrège. »
L’école instruit, la famille éduque
Le professeur FOGAN tient à rappeler une distinction souvent oubliée : l’école n’a pas vocation à éduquer, mais à instruire.
L’éducation – au sens moral, civique et affectif – relève avant tout de la famille, premier espace de formation du caractère et du civisme. « Les enseignants ne peuvent pas remplacer les parents. Ils transmettent le savoir, mais ne peuvent inculquer seuls le respect, la discipline ou la responsabilité », insiste-t-il.
Cette confusion des rôles a créé une fracture : les enfants manquent de repères, les enseignants s’épuisent et l’école devient le champ de toutes les frustrations.
Des enseignants démotivés et abandonnés
Face à des élèves de plus en plus difficiles et des parents souvent indifférents ou absents, la démotivation gagne le corps enseignant.
« Les insultes, la violence et l’indifférence des familles découragent les professeurs », déplore FOGAN.
Beaucoup finissent par considérer leur métier comme un sacrifice inutile, minant ainsi la qualité de l’enseignement. Ce désengagement progressif, selon lui, constitue un signal d’alarme national : si les parents ne reprennent pas leur rôle, l’école togolaise risque de s’effondrer sous le poids d’une mission qu’elle n’a jamais eue à assumer seule.
Un appel à la solidarité éducative
Loin d’un discours de reproche, l’appel du Professeur FOGAN est avant tout une invitation à la responsabilité collective.
Il plaide pour une synergie entre familles, enseignants et autorités afin de reconstruire un cadre éducatif solide, basé sur les valeurs fondamentales : respect, effort, discipline et solidarité.
« L’éducation nationale commence à la maison », martèle-t-il. « Sans un réveil moral et parental, aucun programme scolaire ne peut produire des citoyens responsables. »
Une urgence nationale
Pour le philosophe togolais, la crise de l’école dépasse la simple question des infrastructures ou des réformes pédagogiques : elle est morale, culturelle et familiale.
Ses mots sonnent comme un avertissement :
« Si les parents des élèves togolais ne se réveillent pas vite pour installer la rigueur dans l’éducation nationale depuis leur famille respective, la délinquance juvénile ne cessera d’augmenter. »
Le message est clair : le salut de l’école togolaise passera d’abord par la refondation de la famille, ce premier espace d’apprentissage où l’enfant doit apprendre à aimer, respecter et obéir avant même d’apprendre à lire et à écrire.
En clair, le cri du Professeur Kossi Mawuli FOGAN résonne comme un appel au sursaut moral d’une nation. La jeunesse togolaise, en quête de repères, a besoin d’un retour à l’essentiel : des parents présents, engagés et conscients que l’éducation commence bien avant l’école.