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Le général Abdourahamane Tiani justifie sa décision par la présence de troupes françaises et belges au Bénin et par un contexte sécuritaire jugé toujours préoccupant.
Le différend diplomatique entre le Niger et le Bénin continue de s’envenimer. Le président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, a annoncé le 8 novembre, lors d’une visite à Gaya — ville frontalière avec le Bénin —, que la frontière entre les deux pays resterait fermée « jusqu’à nouvel ordre ».
Selon le chef de l’État nigérien, cette décision découle de « la présence confirmée de soldats français et belges sur le sol béninois » ainsi que du « maintien d’une situation sécuritaire instable » dans la région. Pour Niamey, rouvrir la frontière dans ces conditions reviendrait à « trahir les aspirations du peuple nigérien ».
Le général Tiani a par ailleurs salué « la bravoure et le sacrifice » des Forces de défense et de sécurité nigériennes (FDS), les exhortant à « redoubler de vigilance » face aux menaces persistantes. Il a rappelé que la stabilité du Niger dépendait « d’un engagement sans faille » contre les groupes armés opérant dans le Sahel.
Dans son allocution, le président a vivement critiqué Cotonou, accusant le Bénin d’abriter « des manœuvres hostiles » en accueillant des militaires français et belges. Il a également dénoncé la présence du porte-hélicoptères français Tonnerre au port de Cotonou, à bord duquel se trouveraient, selon lui, « des milliers de soldats français ». Cette situation serait, selon Niamey, la preuve d’une « coopération militaire suspecte entre le Bénin et les puissances occidentales ».
De son côté, le gouvernement béninois n’a pas encore réagi officiellement à ces accusations. À Cotonou, plusieurs observateurs estiment toutefois que le maintien de la fermeture des frontières nuit autant à l’économie nigérienne qu’à celle du nord du Bénin, déjà fragilisée par la baisse des échanges commerciaux.
Dans un climat régional marqué par les tensions entre les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et les puissances occidentales, la décision du Niger illustre une nouvelle fois la volonté de Niamey d’affirmer son indépendance stratégique.