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Jeudi 20 novembre, une vague d’indignation a traversé la classe politique française après les déclarations du général d’armée aérienne Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, qui a exhorté les élus et la population à « accepter de perdre leurs enfants » pour préparer le pays à d’éventuels conflits futurs.
Les propos ont été tenus mardi devant le Congrès des maires de France. Devant un auditoire médusé, le général Mandon a affirmé que la France devait se forger « la force d’âme » nécessaire pour affronter les défis militaires à venir.
« Ce qui nous manque (…) c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que nous sommes », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que le pays risquait de « flancher » s’il refusait d’« accepter de perdre ses enfants » ou de « souffrir économiquement » en raison de la priorité donnée à la production de défense.
« Il faut en parler dans vos communes », a-t-il insisté, appelant les maires à préparer la population.
Une classe politique unanime dans la condamnation
Les réactions n’ont pas tardé. À gauche comme à droite, les responsables politiques ont jugé les déclarations du chef d’état-major « dangereuses », « délirantes » ou encore « hors de propos ».
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a exprimé son « désaccord total », dénonçant une prise de parole illégitime :
« Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparatifs guerriers décidés par personne. »
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, a pour sa part interrogé :
« 51 000 monuments aux morts dans nos communes, ce n’est pas assez ? »
À droite, le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a estimé que le général Mandon « n’a aucune légitimité pour affoler les Français avec des déclarations alarmistes ».
« S’il dit ce que Macron pense, c’est grave. S’il dit ce que Macron ne pense pas, c’est grave. Il dépasse son rôle ! »
Quant à Nicolas Dupont-Aignan, candidat déclaré à la présidentielle de 2027, il a fustigé un discours « totalement délirant » :
« Ce qui menace nos enfants, c’est l’insécurité quotidienne (…) Mais cela ne les intéresse pas… »
Même au sein de la majorité présidentielle, l’incompréhension domine. Le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), a jugé les propos « choquants » :
« Est-ce le rôle du chef d’état-major d’inquiéter le pays de cette manière ? C’est un acte de faiblesse. »
Un contexte militariste sous tension
Les propos du général Mandon s’inscrivent dans un climat stratégique tendu, alors que le gouvernement poursuit une politique de renforcement militaire malgré un contexte économique fragilisé. Après une succession rapide de changements de Premiers ministres et une situation budgétaire préoccupante, les dépenses de défense continuent d’augmenter.
Lundi encore, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont annoncé un accord portant sur la vente de cent chasseurs Rafale à l’Ukraine. Un projet ambitieux dont la faisabilité financière reste incertaine, selon des analyses relayées par plusieurs médias internationaux.