Coopération : la Suède met fin à son aide aux africains pour renforcer son soutien à l’Ukraine

La Suède a annoncé vendredi une profonde réorientation de sa politique d’aide internationale. Le gouvernement prévoit de mettre fin à son aide au Zimbabwe, à la Tanzanie, au Mozambique et au Liberia, ainsi qu’à la Bolivie, afin de dégager des ressources supplémentaires pour soutenir l’Ukraine, toujours engagée dans une guerre meurtrière contre la Russie.

Cette décision s’accompagne de la fermeture des ambassades suédoises au Zimbabwe, au Liberia et en Bolivie, des représentations où la coopération au développement constituait la principale activité. Selon le ministre suédois de la Coopération internationale, Benjamin Dousa, ces fermetures seront mises en œuvre progressivement et entreront en vigueur dès l’année prochaine.

Une réallocation majeure au profit de l’Ukraine

Le gouvernement suédois entend augmenter de manière significative son soutien à Kiev.
« Le gouvernement prévoit d’augmenter l’aide à l’Ukraine d’au moins 10 milliards de couronnes, soit environ 913 millions d’euros », a expliqué Benjamin Dousa. « Cela signifie que nous consacrons désormais près de 20 % de notre aide totale à cette cause spécifique », a-t-il ajouté.

Cette réorientation marque une étape importante pour Stockholm, qui s’aligne ainsi davantage sur ses partenaires européens engagés dans le soutien militaire, financier et humanitaire à l’Ukraine.

Une rupture avec la tradition suédoise d’aide au développement

Pendant des décennies, la Suède était considérée comme l’un des pays les plus généreux du monde en matière de coopération internationale. Depuis les années 1970, elle consacrait une part importante de son budget à l’aide au développement, soutenant durablement plusieurs pays africains.

Au cours des 25 dernières années, les contributions cumulées au Zimbabwe, à la Tanzanie, au Mozambique et au Liberia ont dépassé 50 milliards de couronnes. Mais ce modèle a changé depuis l’arrivée au pouvoir, en 2022, d’un gouvernement conservateur, soutenu par un parti d’extrême droite anti-immigration.

Depuis lors, la politique d’aide suédoise est de plus en plus liée à des objectifs de réduction de l’immigration et d’accélération des expulsions, deux priorités revendiquées par Stockholm. En 2024 déjà, la Suède avait mis fin à son aide à l’Irak et annonçait une révision des conditions d’aide versée à la Syrie.