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À 39 ans, Sébastien Lecornu vient de franchir un cap décisif dans sa carrière politique : celui de chef du gouvernement. Sa nomination à Matignon ce 9 septembre 2025 par Emmanuel Macron marque une étape stratégique dans la recomposition du paysage politique français et dans la gestion d’un exécutif fragilisé.
Depuis 2017, Sébastien Lecornu est resté un visage incontournable de l’exécutif. Ancien sénateur de l’Eure et ex-président de département, il a progressivement gravi les échelons : secrétaire d’État, ministre chargé des Collectivités territoriales, ministre des Outre-mer, puis ministre des Armées. Ce dernier portefeuille, hautement stratégique en temps de guerre en Ukraine et de tensions internationales, a renforcé son image de gestionnaire solide et loyal.
Sa proximité avec Emmanuel Macron est l’un des atouts décisifs de sa nomination. Considéré comme un « intime du chef de l’État », Lecornu n’a jamais caché son attachement au projet macroniste, ce qui fait de lui un allié sûr dans un contexte politique marqué par l’instabilité.
Un choix préparé de longue date
En décembre dernier déjà, Emmanuel Macron envisageait de nommer Lecornu à Matignon. Mais François Bayrou, figure historique du centre et allié de la première heure, avait finalement été préféré. Cette fois-ci, le chef de l’État n’a pas hésité : sa décision rapide contraste avec sa réputation de procrastinateur, signe que ce choix avait été longuement mûri.
Un virage après des échecs politiques
La nomination intervient après une série de revers pour le président. La dissolution de l’Assemblée nationale, suivie d’élections législatives défavorables, a débouché sur une majorité relative difficile à gérer. Emmanuel Macron avait tenté une semi-cohabitation avec Michel Barnier, figure des Républicains, puis avec François Bayrou. Mais ces tentatives n’ont pas permis de stabiliser durablement l’exécutif.
En misant sur Lecornu, Macron revient à un « macroniste pur sucre », capable d’incarner la continuité politique et de resserrer les rangs autour de lui.
Une nomination critiquée
Cette décision n’a pas manqué de susciter des réactions dans l’opposition. Marine Le Pen a ironisé sur X (ex-Twitter) : « Le président tire la dernière cartouche du macronisme, bunkerisé avec son petit carré de fidèles. » D’autres opposants voient dans ce choix un signe d’isolement présidentiel, loin d’une ouverture promise après la dissolution.
Une mission à haut risque
Sébastien Lecornu arrive à Matignon avec une tâche lourde : rétablir l’autorité du gouvernement, trouver des compromis avec une Assemblée éclatée et préparer la France aux grands défis économiques, sociaux et géopolitiques. Sa loyauté envers Emmanuel Macron est incontestable, mais sa capacité à rassembler au-delà du cercle présidentiel reste à prouver.