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En Afrique comme ailleurs, il est devenu habituel de regrouper l’enseignement de l’histoire et de la géographie sous une même appellation : « histoire-géo ». Dans les emplois du temps scolaires, dans les bulletins et même dans l’imaginaire des élèves, ces deux disciplines semblent indissociables. Pourtant, si elles dialoguent en permanence, elles n’ont ni la même nature ni les mêmes méthodes. Alors, s’agit-il d’un couple harmonieux ou d’une union fragile ?
L’histoire éclaire les sociétés par le temps : elle raconte les événements, les choix, les ruptures et les continuités qui façonnent les civilisations. La géographie, elle, éclaire par l’espace : elle aide à comprendre les milieux, les ressources, les contraintes naturelles et les dynamiques territoriales.
L’une sans l’autre reste incomplète : l’histoire risquerait de flotter dans l’abstraction sans ancrage spatial, tandis que la géographie deviendrait aride sans la profondeur humaine et narrative de l’histoire. En Afrique, comment parler des migrations, de la traite négrière, de la colonisation ou de l’urbanisation sans croiser les deux regards ?
Mais aussi deux logiques différentes
Si elles s’associent, les deux disciplines n’en demeurent pas moins distinctes.
L’histoire relève d’une science humaine : elle s’appuie sur des sources écrites, orales ou archéologiques, et requiert une démarche critique, proche de la philosophie et de la littérature.
La géographie, au contraire, s’est progressivement scientificisée : elle s’appuie sur la climatologie, la géomorphologie, la cartographie ou encore la télédétection, mobilisant mathématiques et sciences naturelles.
Confier l’ensemble à un historien risque de négliger les aspects techniques et scientifiques de la géographie. À l’inverse, confier le tout à un géographe peut appauvrir la dimension humaine et sociale de l’histoire.
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