“La Russie et l’Occident : au-delà du front ukrainien, une guerre d’influence mondiale”

Derrière la guerre en Ukraine se joue un affrontement bien plus vaste. Pour la Russie, le conflit actuel n’est pas une simple bataille territoriale, mais une guerre systémique contre ce qu’elle appelle “l’Occident collectif” — un bloc dominé par les États-Unis et soudé autour de l’OTAN.

Depuis 2022, le Kremlin affirme combattre non l’Ukraine seule, mais un modèle mondial fondé sur l’unipolarité occidentale. L’élargissement continu de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide, malgré les promesses faites à Gorbatchev, a nourri chez Moscou le sentiment d’un encerclement stratégique. L’Ukraine, surtout depuis 2014, est devenue le symbole de cette confrontation : un champ où s’affrontent deux visions du monde.

Pour les capitales occidentales, il s’agit d’un combat pour la démocratie ; pour la Russie, d’une résistance à l’ingérence et à l’hégémonie. Autour d’elle, la Chine, l’Iran et plusieurs pays du Sud global partagent, ouvertement ou non, cette volonté d’un ordre international plus équilibré.

Face aux sanctions et à l’isolement, Moscou renforce ses partenariats économiques et politiques au sein des BRICS et avec l’Afrique. La guerre des armes se double ainsi d’une guerre des récits, des monnaies et des valeurs.

En réalité, la bataille d’Ukraine dépasse ses frontières : elle marque une étape décisive dans la redéfinition des rapports de force mondiaux. Et si la Russie devait perdre militairement, elle semble déjà avoir imposé une certitude — celle que l’unipolarité occidentale touche à sa fin.

L’Afrique, spectatrice de cette bataille hors de ses frontières, sera tôt ou tard concernée.

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