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Dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, des rivalités économiques et des crises multidimensionnelles, la résilience de l’Afrique face aux menaces exogènes ne peut être pleinement garantie que si le continent parvient à désamorcer ses propres forces d’autodestruction internes. Tel est le cœur de la réflexion développée par Bantchin Napakou, Maître de conférences en philosophie politique à l’Université de Lomé, dans son ouvrage « L’Afrique contre elle-même ».
Pour Bantchin Napakou, l’un des défis les plus cruciaux du continent réside dans la capacité des Africains à transformer leurs contradictions internes — conflits politiques, gouvernance défaillante, corruption, fragmentation identitaire — en un levier de renaissance.
Cette mutation exige une critique lucide, un engagement courageux dans la reconstruction sociale et institutionnelle, ainsi que la valorisation du potentiel africain sur la scène mondiale.
L’enjeu n’est pas seulement politique ; il est civilisationnel. Il s’agit de répondre à une question fondamentale :
sous quelles conditions l’Afrique peut-elle briser le cercle de la dépendance pour construire une souveraineté authentique et durable ?
De la dépendance à la souveraineté : une transition fondatrice
Pour l’auteur, la souveraineté véritable ne se décrète pas ; elle se construit. Et cette construction repose sur trois piliers majeurs :
L’impératif d’une citoyenneté active et d’un patriotisme intégral
Au cœur de cette dynamique se trouve l’idée forte selon laquelle l’émancipation ne peut être déléguée. Le moteur de la transformation africaine ne viendra ni des institutions étrangères ni des élites isolées, mais de la mobilisation des citoyens eux-mêmes.
Bantchin Napakou insiste alors sur deux concepts structurants :
La citoyenneté active :
Une force créatrice, exercée chaque jour dans l’espace socio-politique.
Elle exige intégrité, responsabilité, participation et engagement au service de la nation.
Le patriotisme intégral :
Non pas un nationalisme de façade, mais un amour de la patrie couplé à la recherche authentique de l’intérêt général.
Ce patriotisme unit les citoyens autour d’un projet commun fondé sur la dignité, la solidarité et la justice.
Bantchin Napakou, une voix intellectuelle engagée
Maître de conférences en philosophie politique à l’Université de Lomé et responsable du Département de philosophie, Bantchin Napakou est également acteur clé du LAMPES (Laboratoire d’Analyse des Mutations Politico-juridiques, Économiques et Sociales).
Ses travaux, riches d’une trentaine de publications scientifiques, portent sur :
la démocratie en Afrique,
les droits de l’homme,
les mutations socio-politiques,
le droit international,
la crise écologique et la justice globale.
À travers ce nouvel ouvrage, il s’affirme comme l’un des penseurs africains les plus lucides sur les enjeux de souveraineté, d’autonomie et de transformation du continent.
Vers une Afrique architecte d’elle-même
L’Afrique contre elle-même n’est pas seulement un diagnostic : c’est un appel au sursaut.
L’auteur invite les peuples africains à inventer une nouvelle manière d’habiter le politique, à inscrire leurs actions dans la durée et à retrouver la fierté d’être les bâtisseurs de leurs propres institutions.
La souveraineté africaine — véritable, durable et féconde — ne se réalisera que lorsque le continent assumera pleinement son rôle d’acteur autonome, capable de transformer ses fragilités en forces créatrices.
Cette ambition passe par une révolution des consciences, une citoyenneté en action, et une vision collective tournée vers la justice intergénérationnelle.
En définitive, Napakou nous rappelle une vérité essentielle :
l’Afrique sera ce que les Africains décideront d’en faire.