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Depuis quelques semaines, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est confrontée à une crise sans précédent. En effet, les trois pays sahéliens membres de l’organisation, à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont exprimé leur volonté de se retirer de la CEDEAO.
Cette décision a pris de court les dirigeants de l’organisation régionale, qui voient d’un mauvais œil le départ de ces pays clés de la région sahélienne. En effet, la CEDEAO a investi massivement dans des programmes de développement et de sécurité dans ces pays, et leur départ pourrait compromettre ces efforts.
Face à cette situation, la CEDEAO a multiplié les efforts pour convaincre les dirigeants des trois pays sahéliens de rester au sein de l’organisation. Des réunions de crise ont été organisées, des délégations ont été envoyées sur place, et des promesses de soutien financier ont été faites.
Toutefois, malgré tous ces efforts, les dirigeants des trois pays sahéliens restent déterminés à se retirer de la CEDEAO. Ils estiment que l’organisation n’a pas été à la hauteur de leurs attentes en matière de sécurité et de développement, et qu’ils seraient mieux lotis en dehors de l’organisation régionale.
Cette crise met en lumière les divisions au sein de la CEDEAO et la difficulté pour l’organisation de répondre aux attentes de tous ses membres. Si les trois pays sahéliens venaient effectivement à se retirer de la CEDEAO, cela pourrait fragiliser l’organisation et remettre en question sa légitimité en tant que moteur de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.
Lisez plutôt le communiqué de la rencontre de la CEDEAO
LA CEDEAO EXHORTE LE BURKINA, LE MALI ET LE NIGER A PRIVILEGIER LE DIALOGUE ET LA RECONCILIATION, FACE AUX INCERTITUDES LIEES A LEUR RETRAIT DE LA COMMUNAUTE
L’organe régional a adopté cette position à l’issue d’une session extraordinaire de son Conseil de Médiation et de Sécurité (CMS) qui s’est tenue le 8 février 2024 à Abuja, au Nigeria, tout en soulignant l’impérieuse nécessité de mettre l’accent sur la diplomatie et l’esprit d’unité, face aux défis qui se posent à l’échelle régionale.
A l’issue des travaux, le Ministre des Affaires étrangères du Nigeria et Président en exercice du Comité de médiation et de sécurité, l’Ambassadeur Yusuf Tuggar, a déclaré que la décision prise par le Burkina, le Niger et le Mali de se retirer de l’organisation constitue un défi supplémentaire, mais que les autres membres, animés par l’esprit de coopération, sont déterminés à relever ce défi, en défendant les valeurs de la Communauté.
Il a poursuivi en ces termes “Nous devons mettre à profit la dynamique créée au cours de la présente session et poursuivre nos efforts en vue d’encourager les pays membres concernés à accepter le dialogue, dans un esprit de compréhension et de réconciliation”.
L’Ambassadeur Tuggar a souligné l’impact préjudiciable que ce retrait du Burkina, du Mali et du Niger pourrait avoir pour leur citoyens.
Il a déclaré dans ce cadre que « Le choix fait ces trois pays de sortir de la CEDEAO aura pour effet non seulement de créer de grandes difficultés pour leurs populations, mais également de saper les efforts d’intégration régionale. ».
Il a également réaffirmé l’engagement de la CEDEAO à promouvoir le dialogue, la diplomatie et la réconciliation, qui constituent les fondements de son approche en matière de résolution des conflits au sein de la communauté.
En ce qui concerne les implications de ces décisions sur le processus d’intégration plus large, l’Ambassadeur Tuggar a estimé qu’il s’agit d’un léger recul, plutôt que d’une perturbation complète de l’intégration africaine. Il a évoqué les déplacements importants des populations au sein de la région et les liens qui les unissent, soulignant le niveau élevé des réalisations accomplies, en dépit des difficultés actuelles.
Outre les questions relatives à l’intégration régionale et la diplomatie, le Conseil s’est également penché sur le problème urgent du terrorisme. Une décision importante prise à cet égard est celle concernant l’appel à l’activation de la Force en attente de la CEDEAO, pour lutter contre la menace existentielle du terrorisme qui plane sur la communauté, y compris sur le Burkina, le Mali et le Niger. En dépit des sanctions imposées à leur encontre, la CEDEAO a continué de soutenir ces pays dans leurs efforts de lutte contre le terrorisme.
Pour sa part, le Président de la Commission, S.E. Dr Omar Alieu Touray, a affirmé que la CEDEAO demeure déterminée à œuvrer en faveur de la réalisation des aspirations de ses citoyens relatives à une gouvernance responsable et démocratique.
« Nous sommes passés d’une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des Peuples, où les exigences de gouvernance démocratique et de transparence ont une importance primordiale, » a-t-il déclaré, avant de souligner que l’organisation entend tout mettre en œuvre en vue de promouvoir ces idéaux dans chacun de ses pays membres.
Avant la clôture de la session, la CEDEAO a réitéré son engagement en faveur de la bonne gouvernance, du renforcement des institutions, ainsi que du bien-être de ses citoyens. La Communauté est unie dans ses efforts pour le dialogue, la réconciliation et la lutte contre le terrorisme – toutes choses qui incarnent l’esprit de coopération et d’unité définissant la CEDEAO.
Communiqué de la CEDEAO