Présidentielle au Cameroun : une démission de taille au RDPC

Un séisme politique secoue le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Maurice Tiibam Kube, cadre du parti au pouvoir dirigé depuis plus de quatre décennies par Paul Biya, a annoncé sa démission avec fracas, dénonçant ce qu’il qualifie de « honte nationale » et « d’attaque directe contre la vérité et la décence ».

Dans une lettre adressée au président de la section RDPC de Boyo I, Njinikom, Kube rejette catégoriquement les résultats du scrutin présidentiel du 12 octobre dernier, qui attribuent 2 241 voix au président Paul Biya dans cette localité du Nord-Ouest. Selon lui, ces chiffres « ne relèvent pas d’une erreur, mais d’une fabrication éhontée ».

« Moins de 130 électeurs ont été vus au centre unique de vote du Njinikom Community Hall le jour du scrutin », écrit-il, fustigeant un « miracle mathématique de fraude » qui, selon ses termes, « couvre de honte et de ridicule » la population locale.

L’ancien militant ne cache pas son amertume : « Le RDPC, qui se voulait autrefois un Mouvement Démocratique, est désormais devenu une Machine de Démolition — démolissant la vérité, la conscience et la confiance du peuple camerounais. »

Maurice Tiibam Kube affirme avoir pris sa décision « en toute conscience et sans regret », refusant de « faire partie de ce théâtre de la tromperie ». Il conclut sa lettre sur une note solennelle : « Je préfère me tenir seul avec la vérité plutôt que de marcher avec une foule d’imposteurs. »