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Le Mouvement du 23 Mars (M23), groupe armé soutenu par le Rwanda, poursuit la mise en place de ses structures administratives parallèles dans l’est de la République démocratique du Congo. Dans un communiqué diffusé lundi 3 novembre par son porte-parole, Lawrence Kanyuka, le mouvement a annoncé la publication d’une liste de « candidats magistrats » retenus à l’issue d’un test d’évaluation organisé dans le cadre d’une « commission de relance de la justice ».
Selon Délion Kimbulungu, président de cette commission, 475 dossiers ont été reçus et 378 candidats ont été retenus à l’issue des épreuves. « Les lauréats seront prochainement intégrés dans le système judiciaire de l’administration du M23 », a-t-il précisé, sans donner davantage de détails sur la nature des fonctions qui leur seront attribuées ni sur le cadre juridique dans lequel ils exerceront.
Cette initiative marque une nouvelle étape dans la volonté affichée du M23 d’instaurer une administration parallèle dans les territoires qu’il contrôle, notamment autour de Goma et Bukavu, après le retrait des autorités de Kinshasa, de l’armée et de la police. Jusqu’à présent, le groupe rebelle s’était appuyé essentiellement sur des forces militaires et policières pour assurer l’ordre public — une situation dénoncée par plusieurs ONG et agences onusiennes, qui ont documenté de nombreuses violations des droits humains dans ces zones.
Malgré la signature, en juillet dernier à Doha, d’une déclaration de principe pour un cessez-le-feu permanent entre la RDC et le M23, à la suite de l’accord de paix conclu entre Kinshasa et Kigali fin juin à Washington, la méfiance demeure. Les autorités congolaises dénoncent une tentative du mouvement rebelle d’asseoir une forme de légitimité politique et institutionnelle sur le terrain, alors que le processus de désarmement reste au point mort.
Les observateurs craignent que la création de cette « justice » parallèle par le M23 n’accentue encore la fragmentation de l’est congolais, où plusieurs groupes armés exercent déjà un contrôle partiel sur la population et les ressources locales, au détriment de l’autorité de l’État.