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Assis, calme, concentré, le regard plongé dans L’Art de la guerre de Sun Tse, Succès Masra ne lit pas seulement un classique de stratégie : il en incarne la sagesse. L’image, diffusée discrètement, en dit long. Elle est symbolique, presque prophétique. Dans l’ombre d’un arbre, sur une chaise blanche en plastique, l’homme politique tchadien médite sur le pouvoir, la patience, la ruse. Il n’est plus dans le tumulte des meetings, mais dans l’anticipation des mouvements futurs.
Longtemps figure de proue de l’opposition, Masra a marqué les esprits par son éloquence, ses foules et sa force de mobilisation, notamment lors de la présidentielle de 2024. Face aux obstacles, il a résisté, galvanisé, espéré. Puis, brusquement, le silence. Sa reconnaissance partielle de la victoire de Mahamat Idriss Déby a semé le doute. Opportunisme ? Trahison ? Ou simple manœuvre stratégique ?
La suite a donné un indice : pas de charge frontale, pas d’attaque. Seulement des messages empreints de solennité, des appels à la paix, des gestes rassembleurs. Un repositionnement net. Masra ne combat plus. Il attend. Il prépare.
Comme le stratège chinois l’enseignait, le vrai pouvoir réside dans l’anticipation, la maîtrise du temps, la capacité à survivre sans livrer bataille. Le silence de Masra n’est pas un effacement, c’est une stratégie. Son ton désormais apaisé, presque institutionnel, prépare une autre entrée. Moins brutale. Plus durable.
Citant les Évangiles, évoquant le service, la paix, le dialogue, il se transforme : l’agitateur devient bâtisseur. Il ne vise plus la rupture, mais l’intégration. Et sans bruit, il devient incontournable.
Masra ne frappe pas à la porte du pouvoir : il s’installe en patience sur le palier, convaincu que son heure reviendra. Dans un Tchad instable, celui qui sait attendre est souvent celui qui gagne.
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