Élection présidentielle au Cameroun : l’eglise catholique prend la parole

Dans un ton ferme et empreint de gravité, Mgr Paul Lontsié-Keuné, évêque de Bafoussam, a élevé la voix contre les dérives du processus électoral au Cameroun. Lors d’une homélie dominicale particulièrement suivie, le prélat a condamné ce qu’il appelle « la tricherie et la délinquance électorale », des pratiques qu’il juge contraires à la dignité du peuple et à la vérité des urnes.

« Nous refusons la tricherie et la délinquance électorale ! Nous refusons la falsification des résultats et le détournement des voix du peuple », a déclaré avec force Mgr Lontsié-Keuné, sous les applaudissements nourris des fidèles rassemblés à la cathédrale Saint-Joseph de Bafoussam.

Une position morale forte dans un climat tendu

À quelques jours de la publication officielle des résultats de la présidentielle, les tensions politiques restent palpables dans plusieurs régions du pays. L’opposition dénonce de multiples irrégularités, tandis que des observateurs nationaux et internationaux évoquent des « dysfonctionnements notables » dans la collecte et la transmission des résultats.

Dans ce contexte, la voix de l’Église résonne comme un appel à la conscience nationale. Fidèle à sa tradition d’engagement pour la justice et la paix, la Conférence épiscopale camerounaise avait déjà appelé, avant le scrutin, à un processus électoral « transparent, équitable et respectueux du choix souverain des citoyens ».

L’appel de l’Église à la responsabilité et à la paix

Tout en condamnant la fraude, Mgr Lontsié-Keuné a exhorté les Camerounais à éviter la violence et à rester fidèles à la vérité et à la paix :

« La colère du peuple ne doit pas devenir une arme de destruction. Que la lumière de la justice éclaire nos dirigeants, et que le respect du vote populaire guide la nation », a-t-il ajouté.